Violences sexuelles

 

Les violences sexuelles ignorent les frontières culturelles et sociales. Elles affectent, chaque année, des centaines de milliers de femmes et d'enfants dans le monde. Au Québec, les statistiques sur les violences sexuelles nous démontrent que cette problématique demeure d'actualité. En effet, malgré la dénonciation de ces violences par les groupes communautaires et les instances gouvernementales, et malgré la sensibilisation et la mobilisation, les violences sexuelles perdurent et entraînent de lourdes conséquences pour les victimes, les survivantes, leurs proches et l'ensemble de la société québécoise.

Selon les statistiques 2011 du ministère de la Sécurité publique du Québec et des services de police, les femmes sont plus victimes de violences sous toutes ses formes. Dans les cas de violences sexuelles, les inégalités entre les sexes se creusent puisque les statistiques démontrent clairement que les femmes et les jeunes filles sont les premières touchées. En effet, toujours en 2011, 50% des victimes d'agressions sexuelles étaient des filles de moins de 18 ans et 33% étaient des femmes adultes. Les jeunes garçons sont aussi gravement touchés par cette violence, car ils constituent 14% des victimes tandis que les hommes adultes représentent 3% du total des victimes d'infractions sexuelles. Les résultats des rapports du ministère de la Sécurité publique démontrent que si les hommes adultes peuvent aussi être victimes d'agressions sexuelles, les principales victimes de cette violence restent les femmes et les enfants, et ce, dans 97% des cas. Sur la scène internationale, l'Organisation des Nations unies estimait en 2006 qu'une femme sur cinq avait subi une forme ou une autre de violence sexuelle au cours de sa vie.

Définition

Saviez-vous que - question mark-balloon_green.pngSaviez-vous que?

L'Organisation des Nations unies (ONU) reconnaît depuis près de trois décennies que la violence faite aux femmes est un obstacle majeur à la réalisation de l'égalité des sexes et qu'elle persiste malheureusement dans tous les pays du monde. Le secrétaire général de l'ONU déclarait en 2006: «Tant qu'elle [violence faite aux femmes] perdurera, nous ne pourrons prétendre progresser réellement vers l'égalité, le développement et la paix.»

En 1979, l'Assemblée générale de l'ONU s'est dotée d'un texte de loi internationale, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discriminations à l'égard des femmes. Le Canada a ratifié cette convention en 1981 et 185 États y adhèrent à ce jour.

Les violences sexuelles, ou encore les agressions à caractère sexuel sont des termes généraux qui englobent toutes les formes de violence, physique ou psychologique, qui se manifestent de façon sexuelle ou qui ciblent la sexualité d'autrui.

Cette violence peut prendre différentes formes dont l'agression sexuelle, le viol, l'inceste, l'abus sexuel durant l'enfance, le harcèlement sexuel, l'outrage à la pudeur ou l'exposition de nature sexuelle. Elle inclut également le viol comme arme de guerre lors des conflits armés, les images sexuelles dégradantes, le proxénétisme, le voyeurisme, le harcèlement sexuel sur Internet, les mariages forcés, les mutilations génitales, la traite de personnes, l'exploitation sexuelle, etc.

Une très grande majorité de ces violences sexuelles sont codifiées dans le Code criminel canadien et les personnes trouvées coupables de ces crimes sont passibles de peines d'emprisonnement.

Les agressions sexuelles sont avant tout des actes de domination et de pouvoir commis envers des personnes, sans leur consentement. Que la victime ait été agressée ou non physiquement, elle est toujours blessée dans sa dignité en raison de paroles et d'attitudes dégradantes. Ces violences ont des effets dévastateurs sur la vie des personnes qui en sont victimes et sur celle de leurs proches.
 

Violence sexiste et systémique

Au Québec, comme dans plusieurs autres pays occidentaux, les groupes féministes et les organisations non gouvernementales luttent depuis le début des années 1970 pour faire reconnaître ces violences, pour changer les lois, pour briser le silence et pour sensibiliser le grand public à cette problématique qui demeure un tabou. Au Canada, plusieurs modifications législatives ont permis de faire avancer la cause.

Les violences sexuelles sont sexistes puisque, dans la très grande majorité des cas, les hommes les font subir à des femmes et à des enfants (filles et garçons). Une violence sexiste est une violence discriminatoire commise contre une personne en raison de son sexe, en l'occurrence parce qu'elle est une femme. Cette violence sexiste vise le contrôle et la contrainte des femmes. Il s'agit également d'une violence systémique puisqu'elle est un problème de société et non individuel.

Selon le Conseil du statut de la femme, la violence faite aux femmes est l'expression extrême des inégalités entre les femmes et les hommes. Le gouvernement du Québec et le Conseil du statut de la femme reconnaissent la violence faite aux femmes comme une violence systémique, sexiste et une violation des droits de la personne.

Lutter contre ces violences est fondamental. Il s'agit d'un enjeu d'actualité, au Québec comme ailleurs dans le monde. Il s'agit aussi d'un droit à l'égalité, à la sécurité et à l'intégrité pour les femmes, les filles et les garçons. Les violences sexuelles minent le bien-être de toute la société. Elles sont l'affaire de toutes et tous.
 
 

Les violences sexuelles dénoncées par l'ONU

Le rapport du secrétariat général de l'ONU de 2006 stipule que: «Les États ont l'obligation de protéger les femmes contre la violence, de faire répondre les coupables de leurs actes et d'assurer justice et réparation aux victimes. L'élimination de la violence à l'égard des femmes demeure l'un des enjeux les plus préoccupants de notre époque. [...] Cela passe par une volonté politique claire et un engagement sincère, visible et sans faille aux plus hauts niveaux de la hiérarchie de l'État, de même que par la détermination, la mobilisation et l'action concrète des individus et des populations

Actions du gouvernement du Québec

Le gouvernement du Québec s'est donné des moyens d'action et a soutenu diverses initiatives dont le but est de venir en aide aux victimes d'agression sexuelle. En 2001, les Orientations gouvernementales en matière d'agression sexuelle et le plan d'action gouvernemental qui s'y rattache sont rendus publics, offrant ainsi une série de mesures prioritaires pour contrer les agressions sexuelles.

L'Entente multisectorielle relative aux enfants victimes d'abus sexuels, de mauvais traitements physiques ou d'une absence de soins menaçant leur santé physique de 2001 est élaborée pour garantir une meilleure protection et apporter l'aide nécessaire aux enfants victimes non seulement d'abus sexuels, mais aussi d'abus physiques et de négligence grave.

En 2008, le Plan d'action gouvernemental 2008-2013 en matière d'agression sexuelle est publié et il succède au plan d'action gouvernemental de 2001-2006. Le plan d'action 2008-2013 s'appuie sur les Orientations gouvernementales en matière d'agression sexuelle et constitue le moteur de l'action gouvernementale à ce sujet.

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