Que faire ?

 

Si vous êtes victime d'inconduite ou d'agression sexuelle de la part d'un professionnel de la santé, vous pouvez entreprendre différentes actions ou décider de ne rien faire. Il n'y a pas un choix qui soit meilleur que l'autre. Vous êtes la meilleure personne pour juger de ce qui vous convient. Le «meilleur» choix dépend de vos propres besoins et objectifs.

Désirez-vous vous concentrer sur votre mieux-être? Prévenir d'autres agressions? Recevoir réparation et compensation? Il se peut que vous vous sentiez indécise ou confuse face à ce que vous voulez faire. Laissez-vous le temps de peser le pour et le contre et de mûrir votre décision. Voici des exemples de choix possibles.

 

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Digramme extrait du guide d'information de l'AQPV
Les rapprochements sexuels entre un professionnel de la santé et un ou une cliente
 
Ne rien faire

Il se peut que vous vous sentiez paralysée ou sans énergie pour entreprendre une action ou encore que vous ne vouliez rien faire. C'est votre droit le plus légitime. Il se peut aussi que vous changiez d'idée plus tard et c'est aussi très correct.

 
Parler à des personnes proches en qui vous avez confiance

Plusieurs victimes prennent beaucoup de temps avant de parler de cette expérience douloureuse, par crainte d'être jugées ou de ne pas être crues ou encore par honte. Rappelez-vous que vous n'êtes pas responsable de l'agression et que vous avez été victime d'un manipulateur. Prenez le temps de bien choisir la personne à qui vous voulez vous confier. Vous avez sûrement besoin d'une personne qui vous croit, valide vos émotions, vous écoute, vous fait confiance, ne vous juge pas et ne vous blâme pas, ne prend pas la défense de l'agresseur, respecte votre rythme et les moyens que vous voulez prendre pour être mieux. En tout temps, vous pouvez arrêter de vous confier si vous sentez qu'on ne vous écoute pas. Vous pouvez toujours choisir ce que vous partagerez et ce que vous garderez pour vous.

 
Entreprendre une thérapie individuelle ou de groupe ou joindre un groupe d'aide pour les victimes d'agression sexuelle

Consultez la liste des groupes spécialisés sur cette question à la section «Ressources» (p. 65). Des personnes qualifiées pourront vous offrir une aide professionnelle. Entreprendre une thérapie de groupe peut sembler intimidant au départ. Cela dit, la thérapie de groupe permet de briser l'isolement et de partager votre expérience avec d'autres victimes. Si vous désirez voir un ou une thérapeute en pratique privée, assurez-vous de choisir une personne qualifiée dans ce domaine. Malheureusement, les diplômes ou le fait d'être membre d'un ordre professionnel ne donne pas l'assurance que le thérapeute n'a pas de préjugés face aux agressions sexuelles ou n'est pas lui-même un agresseur. Consultez des groupes ou des personnes qui connaissent bien la problématique des agressions sexuelles et peuvent vous diriger vers des thérapeutes de confiance.

 
S'impliquer dans une association

Pour certaines victimes, le fait de s'impliquer dans un groupe qui travaille à la défense des droits des victimes ou à éliminer les agressions sexuelles leur permet de garder espoir et leur donne le sentiment d'agir.

 
Déposer une plainte au criminel, intenter une poursuite

en responsabilité civile ou porter plainte auprès de l'association ou de l'ordre professionnel visé. Les actions en justice peuvent demander beaucoup de temps et d'énergie. Assurez-vous d'obtenir une aide pour vous guider dans ces démarches. Pour plus d'information, consultez la section «Les recours en justice» (p. 45).

 
Déposer une demande de prestation à l'IVAC

Selon la situation, vous pouvez déposer une demande auprès de l'Indemnisation des victimes d'actes criminels (IVAC, consultez la section «Ressources», p. 65). «Divers frais sont remboursés si la demande est acceptée: transport, vêtements, déménagement, perte de journées de travail et autres. Une indemnité pour dommages subis (physiques ou psychologiques) peut également être allouée. De plus, des frais de consultation psychologique peuvent être assumés par l'IVAC. Vous pouvez faire une demande d'indemnisation, peu importe que des procédures criminelles aient été intentées ou non contre l'agresseur et qu'il ait été ou non reconnu coupable».

 
Joindre le ou la commissaire locale aux plaintes

d'un établissement public de santé Si vous avez été victime d'une ou d'un employé d'un service de santé public, vous pouvez vous adresser à une ou un commissaire local aux plaintes. Cette personne pourra recevoir votre plainte ainsi que faire enquête et s'il y a lieu, faire les recommandations nécessaires. Elle saisira, au besoin, la direction des ressources humaines qui enquêtera et donnera les mesures disciplinaires appropriées à l'employé. Elle pourra vous orienter vers d'autres instances au besoin et pourra vous assister dans ces différentes démarches. Les organismes qui ont une ou un commissaire local aux plaintes et à la qualité des services sont: les centres de santé et de services sociaux (CSSS), qui regroupent les centres hospitaliers, les centres d'hébergement, les centres locaux de services communautaires (CLSC), les centres hospitaliers universitaires, et les ressources non institutionnelles (RNI) comme les ressources de type familial et les ressources intermédiaires. Il y a également des commissaires dans les centres de réadaptation et les centres jeunesse. Il est aussi possible de contacter des commissaires régionaux pour porter plainte vis-à-vis des organismes communautaires, des services ambulanciers, des services préhospitaliers ou des résidences privées certifiées pour personnes âgées. Vous pouvez également faire appel au CAAP — le Centre d'assistance et d'accompagnement aux plaintes — de votre région qui offre un soutien et de l'information sur les démarches à suivre pour porter plainte à propos d'un service rendu par l'un des organismes cités ci-haut. Vous pouvez obtenir les coordonnées du CAAP de votre région en appelant au 1.877.767.2227.

 
Faire connaître au professionnel les torts que vous avez subis

Il est salutaire pour certaines victimes de dire au professionnel les torts qu'il leur a causés. À vous de voir si cette option peut être bénéfique ou si elle risque de vous causer plus de dommage. Si vous choisissez d'entreprendre cette action, préparez-vous bien à l'avance: voulez-vous le faire par écrit, par téléphone ou en face à face? Dans le cas d'une rencontre, désirez-vous être accompagnée, que voulez-vous lui dire exactement, comment voulez-vous que la séance se déroule, voulez-vous qu'il ait un droit de parole, si oui, à quel moment? Essayez de prévoir ce que vous pourriez ressentir face à certaines réactions possibles du professionnel fautif. Par exemple, s'il ne reconnaît pas ses torts, comment le recevrez-vous? Consultez un ou une avocate ou un organisme de défense des droits afin de prévenir les faux pas qui pourraient vous nuire.

 
Lire sur le sujet

Si vous éprouvez de la méfiance face aux autres, un sentiment tout à fait normal après une telle expérience, la lecture peut être un moyen de briser votre isolement sans avoir à parler à quelqu'un de votre expérience. La lecture peut aussi vous permettre de mieux comprendre ce qui vous arrive et contribuer à vous déculpabiliser (consultez la section «Ressources», p. 65).

 
Vous exprimer par différents moyens

Si vous désirez exprimer ce que vous avez vécu autrement qu'en vous confiant à une personne, plusieurs moyens sont possibles: écrire, dessiner, peindre, parler et vous enregistrer, faire du sport, de l'expression corporelle, etc.

 
Prendre soin de vous, vous faire plaisir
Saviez-vous que - question mark-balloon_green.pngSaviez-vous que ?
En tout temps, vous avez droit à un soutien et un accompagnement pour l'une ou l'autre de ces démarches.

Après une telle agression, il y a souvent peu de place au plaisir. Les jugements sont souvent durs et les conséquences peuvent être lourdes. Vous pouvez être encore plus attentive à prendre soin de vous, à vous offrir des douceurs et à apporter un apaisement à votre corps. Par exemple: vous offrir au moins un moment de plaisir ou de détente par jour, prendre un bain, faire du sport, jardiner, faire de la relaxation, etc.

Vous pouvez penser à d'autres moyens que ceux nommés ici. Ajoutez-les à la liste.

 

Les recours à la justice

  • Vous désirez que le professionnel cesse d'exercer sa pratique?
  • Vous voulez éviter que le professionnel fautif fasse d'autres victimes?
  • Vous souhaitez que l'agresseur reçoive une sanction pour les actes qu'il a posés?
  • Vous aimeriez recevoir une compensation financière pour les torts que vous avez subis?
 
Selon la ou les raisons qui vous motivent, vous pouvez entreprendre
 
Quatre types de démarche:

    1. porter plainte auprès de l'ordre professionnel auquel appartient l'agresseur, (s'il est membre de l'un des 45 ordres régis par le Code des professions);
    2. porter plainte si le thérapeute n'appartient pas à l'un des 45 ordres professionnels;
    3. déposer une plainte au criminel;
    4. intenter une poursuite en responsabilité civile.

Pour avoir des détails sur chacune de ces démarches, consultez le guide d'information de l'Association québécoise Plaidoyer-Victimes Les rapprochements sexuels entre un professionnel de la santé et un ou une cliente.

 
Si vous désirez retenir les services d'un ou d'une avocate, vérifiez au préalable si vous avez droit à l'aide juridique.
 
 
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Ces démarches peuvent être complexes, longues, coûteuses et lourdes à porter. Il vaut mieux vous informer, bien vous préparer et être accompagnée. Il se peut aussi que les résultats ne soient pas à la hauteur de vos attentes. Informez-vous sur les avantages et les inconvénients que comportent de telles démarches. Il est aussi recommandé d'être accompagnée et conseillée par des personnes compétentes et qui comprennent bien le problème. Cette section constitue un résumé des démarches à entreprendre et ne représente pas l'ensemble des procédures à suivre.
 
Pour en savoir plus
 
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Toutes les pages de cet onglet sont tirées du guide d'information de l'Association Plaidoyer-Victimes (AQPV) Les rapprochements sexuels entre un professionnel de la santé et un ou une cliente.

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